Imaginez-vous sur une petite île paradisiaque des Maldives, le soleil caressant votre peau et le doux son des vagues berçant vos oreilles. Une femme maldivienne, gardienne des traditions culinaires, prépare avec amour le *mas huni*, un plat emblématique, en utilisant des ingrédients frais et des techniques transmises de génération en génération. Le parfum enivrant du thon fraîchement râpé, mélangé à la douceur de la noix de coco et au piquant des épices locales, embaume l'air. Cette scène idyllique illustre à merveille la richesse et l'authenticité de la cuisine maldivienne, un patrimoine culinaire précieux qu'il est essentiel de découvrir, de savourer et de préserver. La cuisine maldivienne est bien plus qu'un simple ensemble de recettes transmises ; elle est l'âme même d'une nation, une expression vibrante de son identité et de sa culture insulaire. Ce savoir-faire culinaire fait partie intégrante du voyage aux Maldives.
Les Maldives, cet archipel enchanteur composé d'environ 1190 îles coralliennes, dont à peu près 200 sont habitées, offrent un environnement unique au monde, qui a profondément influencé sa cuisine. L'océan Indien, omniprésent et généreux, fournit une abondance inégalable de poissons frais et de fruits de mer savoureux, ingrédients de base de nombreux plats traditionnels. Les cocotiers, véritables emblèmes des Maldives, offrent une multitude d'ingrédients essentiels à la cuisine locale, de la chair de la noix de coco râpée au lait de coco onctueux, en passant par l'huile de coco parfumée. L'histoire riche et fascinante des Maldives, marquée par des siècles d'échanges commerciaux et culturels avec l'Inde, le Sri Lanka, l'Afrique de l'Est et le Moyen-Orient, a également contribué à façonner son héritage culinaire unique. Ces influences se manifestent avec éloquence dans l'utilisation judicieuse d'épices exotiques, dans l'adoption de techniques de cuisson spécifiques et dans l'intégration d'ingrédients spécifiques au voyage gastronomique maldivien.
Lorsque nous parlons de "techniques ancestrales" dans le contexte de la cuisine maldivienne, nous faisons référence aux méthodes traditionnelles de préparation et de cuisson des aliments qui ont été transmises oralement et pratiquement de génération en génération, de mères en filles, de pères en fils. Ces techniques, souvent caractérisées par leur simplicité et leur ingéniosité, sont basées sur l'utilisation exclusive d'ingrédients locaux frais, d'outils traditionnels fabriqués à la main et d'un savoir-faire spécifique acquis au fil des ans. Elles sont un témoignage poignant du lien étroit et indéfectible qui unit les habitants des Maldives à leur environnement naturel et à leurs ressources limitées. Malgré l'attrait croissant de la modernisation et l'influence grandissante de la cuisine internationale, ces techniques ancestrales de la gastronomie locale restent essentielles pour préserver l'authenticité et les saveurs uniques de la cuisine maldivienne, garantissant ainsi un voyage culinaire inoubliable.
Les techniques ancestrales de conservation des aliments : préserver les saveurs de l'océan
En raison de leur isolement géographique et de leur climat tropical humide, les Maldives ont développé des techniques de conservation des aliments ingénieuses. Ces méthodes ancestrales, transmises de génération en génération, permettaient de prolonger la durée de vie des aliments, notamment du poisson, qui constitue une source de protéines essentielle pour la population locale. Ces pratiques traditionnelles assuraient également la disponibilité des ingrédients de base pendant les périodes de mousson et de pénurie, garantissant ainsi la sécurité alimentaire des communautés insulaires. Parmi les techniques de conservation les plus courantes et les plus efficaces, on peut citer le séchage au soleil, le fumage artisanal et le salage traditionnel, des piliers de la cuisine maldivienne.
Séchage au soleil (ruhgandumas et autres poissons séchés) : le soleil comme allié
Le séchage au soleil est une technique de conservation des aliments largement utilisée aux Maldives, en particulier pour le poisson, qui est abondant dans les eaux environnantes. Le processus commence par le nettoyage méticuleux du poisson frais, qui est ensuite salé avec du sel de mer local pour empêcher la prolifération des bactéries et ralentir le processus de décomposition. Le poisson salé est ensuite étalé sur des nattes de feuilles de cocotier ou suspendu sur des cordes, puis exposé aux rayons intenses du soleil pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, jusqu'à ce qu'il soit complètement déshydraté et que son taux d'humidité soit réduit de manière significative. Le climat sec et ensoleillé des Maldives, avec une moyenne de 8 heures d'ensoleillement par jour, est idéal pour cette technique de conservation, car il permet une déshydratation rapide et efficace du poisson, tout en préservant ses qualités nutritionnelles. On estime que près de 70% du poisson consommé traditionnellement aux Maldives était conservé grâce au séchage au soleil, témoignant de son importance cruciale pour la sécurité alimentaire.
- Nettoyage minutieux du poisson frais pour éliminer les impuretés et les viscères.
- Salage abondant avec du sel de mer local pour inhiber la croissance bactérienne et favoriser la déshydratation.
- Exposition prolongée au soleil intense pendant 3 à 7 jours, voire plus, en fonction de la taille du poisson, de l'épaisseur des filets et des conditions météorologiques.
- Surveillance constante pour éviter la détérioration du poisson, notamment en le retournant régulièrement et en le protégeant de la pluie et des insectes.
- Stockage du poisson séché dans des endroits secs, frais et aérés, à l'abri de l'humidité et des parasites, pour une conservation optimale.
Il est important de noter qu'il existe des variations régionales dans le processus de séchage du poisson aux Maldives, chaque île ayant développé ses propres techniques et astuces. Certaines îles utilisent des techniques de salage plus intensives, en utilisant des concentrations de sel plus élevées, tandis que d'autres préfèrent un séchage plus lent, en exposant le poisson au soleil pendant une période plus longue. Le type de poisson utilisé pour le séchage varie également d'une île à l'autre, en fonction des espèces disponibles localement. Le *Ruhgandumas*, un type de thon séché, est particulièrement apprécié et considéré comme un délice culinaire. Le poisson séché est un ingrédient polyvalent qui est utilisé dans de nombreux plats traditionnels maldiviens, tels que le *mas huni* (une salade de thon au coco râpé, aux oignons et aux piments) et le *kukulhu riha* (un curry de poulet parfumé au poisson séché). Il constitue également une source importante de protéines, en particulier pour les communautés insulaires isolées qui ont un accès limité à d'autres sources de nourriture.
Fumage (méthodes moins courantes, mais existantes) : l'art de parfumer et de conserver
Bien que moins répandue que le séchage au soleil, la technique du fumage est également utilisée aux Maldives pour conserver le poisson et lui conférer une saveur unique et caractéristique. Le fumage consiste à exposer le poisson frais à la fumée dense produite par la combustion lente et contrôlée de différentes essences de bois local. La fumée a des propriétés antiseptiques et déshydratantes, ce qui permet de prolonger considérablement la durée de vie du poisson en inhibant la croissance des bactéries et des moisissures responsables de la détérioration. De plus, la fumée imprègne le poisson de composés aromatiques complexes, lui conférant un goût fumé prononcé et une texture plus ferme. Les pêcheurs traditionnels maldiviens pratiquent souvent le fumage du poisson après une pêche particulièrement abondante, afin de pouvoir le conserver plus longtemps et de le vendre ou de le consommer pendant la saison de la mousson, lorsque les conditions météorologiques rendent la pêche plus difficile.
Le type de bois utilisé pour le fumage du poisson varie considérablement en fonction des ressources disponibles sur chaque île. Certains pêcheurs utilisent du bois de cocotier séché, qui confère au poisson une saveur douce et légèrement sucrée, tandis que d'autres préfèrent le bois d'arbres fruitiers locaux, tels que le manguier ou le bananier, qui apportent des notes plus complexes et fruitées. Il a été estimé qu'environ 10% du poisson conservé traditionnellement aux Maldives l'était par le biais du fumage artisanal, ce qui témoigne de l'importance de cette technique pour certaines communautés insulaires. Le poisson fumé est consommé tel quel, comme collation savoureuse ou comme ingrédient de base dans une variété de plats traditionnels, tels que les currys de poisson, les soupes de fruits de mer et les salades composées.
Salage (en complément du séchage) : le sel, un allié précieux
Le salage est une étape essentielle et incontournable du processus de séchage du poisson aux Maldives. Le sel de mer, utilisé depuis des siècles comme agent conservateur naturel, agit en absorbant l'humidité du poisson et en créant un environnement hostile à la croissance des micro-organismes responsables de la détérioration. Le sel utilisé traditionnellement pour le salage du poisson provient souvent des salines artisanales locales, situées à proximité des lagunes et des zones côtières. La concentration de sel nécessaire pour assurer une conservation efficace du poisson varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que la taille du poisson, l'épaisseur des filets et la durée de conservation souhaitée. En général, une concentration de sel d'environ 15% est considérée comme suffisante pour inhiber la croissance des bactéries et des moisissures et pour prolonger la durée de vie du poisson. Un pêcheur maldivien expérimenté saurait estimer la quantité de sel nécessaire en fonction de la taille et du type de poisson.
Le salage influence considérablement le goût final du poisson séché. Un salage excessif peut rendre le poisson trop salé et désagréable à consommer, tandis qu'un salage insuffisant peut entraîner une détérioration rapide du poisson et compromettre sa conservation. Les pêcheurs traditionnels maldiviens ont développé au fil des ans un savoir-faire précis et une connaissance approfondie des techniques de salage, leur permettant de doser le sel avec précision et d'obtenir un équilibre parfait entre conservation et saveur. Ils utilisent différentes qualités de sel de mer, certaines plus fines pour une pénétration rapide et uniforme dans la chair du poisson, d'autres plus grosses pour une action prolongée et une déshydratation plus lente. L'expérience leur permet de déterminer quel type de sel est le plus approprié en fonction du type de poisson et des conditions climatiques.
Macération dans du miel et du sucre de palme (pratiques plus rares) : une touche de douceur pour la conservation
Bien que moins courante que le séchage et le salage, la macération dans du miel ou du sucre de palme était parfois utilisée aux Maldives pour conserver certains fruits et légumes locaux, en particulier pendant la saison de la mousson, lorsque les conditions météorologiques rendaient les autres méthodes de conservation moins efficaces. Le miel et le sucre de palme, en raison de leur forte concentration en sucre, ont des propriétés conservatrices similaires à celles du sel, inhibant la croissance des micro-organismes et prolongeant la durée de vie des aliments. Cette technique était principalement utilisée pour conserver des fruits tropicaux tels que les mangues, les papayes, les ananas et les bananes, qui étaient ensuite consommés tels quels, utilisés pour préparer des desserts traditionnels ou transformés en confitures et en chutneys savoureux.
- Sélection de fruits mûrs et de qualité supérieure
- Préparation d'un sirop de miel ou de sucre de palme concentré
- Immersion des fruits dans le sirop
- Stockage dans des bocaux hermétiques
Le sucre de palme, extrait de la sève des cocotiers, est un ingrédient important de la cuisine maldivienne, utilisé non seulement pour la conservation des aliments, mais aussi comme édulcorant naturel dans les boissons, les desserts et certains plats salés. La macération des fruits dans du sucre de palme confère aux aliments un goût sucré et caramélisé unique, ajoutant une dimension de saveur supplémentaire. Cette méthode permettait de conserver la texture et les arômes des fruits plus longtemps que par simple séchage au soleil, tout en leur conférant une saveur délicieuse. Le goût unique du sucre de palme permet de sublimer la dégustation de chaque fruit macéré.
Les techniques ancestrales de préparation des ingrédients : révéler les saveurs cachées
La préparation des ingrédients est une étape cruciale de la cuisine maldivienne, qui influence considérablement le goût et la texture des plats. Les techniques ancestrales de préparation des ingrédients visent à extraire le maximum de saveur des ingrédients, à les rendre plus digestes et à préserver leurs qualités nutritionnelles. Ces techniques traditionnelles, transmises de génération en génération, permettent de transformer des ingrédients simples en plats savoureux et nutritifs. Parmi les techniques de préparation les plus importantes, on trouve le râpage de la noix de coco fraîche, le pilage et le broyage des épices aromatiques, l'extraction artisanale de la sève de palmier et la préparation minutieuse du riz.
Râper la noix de coco (coco râpée, lait de coco, etc.) : un geste essentiel
La noix de coco est un ingrédient omniprésent et indispensable dans la cuisine maldivienne, utilisée sous différentes formes : chair de noix de coco fraîchement râpée, lait de coco onctueux, huile de coco parfumée, etc. Le râpage de la noix de coco est une étape essentielle pour extraire la chair et préparer le lait de coco, qui sont utilisés dans de nombreux plats traditionnels. L'outil traditionnel utilisé pour râper la noix de coco est appelé *hunugondi*. Il s'agit d'un petit siège en bois bas, muni d'une lame métallique circulaire dentelée, fixée à une extrémité. La personne s'assoit sur le *hunugondi*, cale la demi-noix de coco entre ses mains et utilise la lame pour râper la chair blanche, en effectuant un mouvement de va-et-vient régulier et précis. Le râpage de la noix de coco requiert une certaine habileté et une bonne coordination.
- Couper la noix de coco en deux à l'aide d'une machette ou d'un outil similaire.
- Utiliser le *hunugondi* traditionnel pour râper la chair blanche de la noix de coco, en effectuant un mouvement de va-et-vient régulier et précis.
- Collecter la noix de coco râpée dans un récipient propre.
- Extraire le lait de coco en pressant la noix de coco râpée à travers un tissu fin ou une passoire, en ajoutant de l'eau chaude pour faciliter l'extraction.
- Filtrer le lait de coco pour enlever les particules de noix de coco et obtenir un liquide lisse et crémeux.
La technique de râpage influence considérablement la texture de la noix de coco râpée. Un râpage fin permet d'obtenir une texture plus crémeuse et onctueuse, idéale pour la préparation de desserts et de sauces. Un râpage grossier, en revanche, donne une texture plus granuleuse et croquante, qui convient mieux aux plats salés et aux salades. L'extraction du lait de coco se fait traditionnellement à la main, en pressant la noix de coco râpée à travers un tissu fin ou une passoire, en ajoutant progressivement de l'eau chaude pour faciliter l'extraction. On distingue généralement deux types de lait de coco : le premier lait, plus épais et crémeux, obtenu lors de la première pression, et le deuxième lait, plus léger et aqueux, obtenu lors des pressions suivantes. Le premier lait est utilisé pour les plats riches et crémeux, tels que les currys et les desserts, tandis que le deuxième lait est utilisé pour les soupes et les ragoûts légers. Une noix de coco de taille moyenne peut produire environ 400 ml de lait de coco de qualité.
Piler et broyer les épices (curry poudre, etc.) : un rituel aromatique
Les épices jouent un rôle primordial dans la cuisine maldivienne, apportant saveur, arôme et couleur aux plats. La cuisine des Maldives utilise un large éventail d'épices, allant des classiques comme le cumin et la coriandre aux plus spécifiques comme les feuilles de curry et le pandan. Les épices sont traditionnellement pilées et broyées à l'aide d'un mortier et d'un pilon, appelés *wōhkirou*. Le mortier est un récipient creux, généralement en pierre ou en bois dur, et le pilon est un bâton cylindrique, également en pierre ou en bois, utilisé pour écraser et broyer les épices. L'utilisation du mortier et du pilon permet de libérer les arômes des épices de manière optimale, en préservant leurs huiles essentielles et leurs saveurs délicates. Les différentes épices utilisées dans la cuisine maldivienne comprennent le piment rouge séché, le cumin, la coriandre, le curcuma, le gingembre, l'ail, la cardamome, le clou de girofle et la cannelle, chacune apportant sa propre contribution unique au profil de saveur des plats.
Les techniques pour mélanger les épices et créer des mélanges de curry authentiques sont transmises de génération en génération, au sein des familles maldiviennes. Chaque famille a sa propre recette de curry, soigneusement gardée secrète et transmise de mère en fille. L'ordre dans lequel les épices sont ajoutées, la durée de la torréfaction et la chaleur utilisée influencent la saveur finale du curry. La fraîcheur des épices est également un facteur déterminant. Les épices fraîchement moulues ont une saveur plus intense et un arôme plus prononcé que les épices moulues depuis longtemps. Il faut en moyenne 20 à 30 minutes pour préparer un mélange d'épices à curry traditionnel, en torréfiant les épices à sec dans une poêle, puis en les pilant et en les broyant dans un mortier et un pilon.
Extraction de la sève de palmier (raa et autres boissons) : un nectar insulaire
L'extraction de la sève de palmier, appelée *raa*, est une pratique traditionnelle et séculaire aux Maldives, qui consiste à collecter la sève sucrée des fleurs de cocotier. La sève est extraite en incisant délicatement les fleurs de cocotier et en recueillant le liquide qui s'en écoule dans des récipients spécialement conçus à cet effet. La sève fraîche est une boisson sucrée et rafraîchissante, riche en vitamines et en minéraux. Elle peut également être fermentée pour produire une boisson alcoolisée, appelée *toddy*, ou transformée en sucre de palme, en vinaigre ou en d'autres produits alimentaires. L'extraction de la sève de palmier est un processus délicat et exigeant, qui nécessite un savoir-faire spécifique et une grande habileté.
Les collecteurs de sève, appelés *raa veriyaa*, doivent grimper aux cocotiers à l'aide d'une corde et d'une échelle de bambou, puis inciser les fleurs sans endommager l'arbre. Ils doivent également surveiller attentivement les récipients de collecte et les vider régulièrement pour éviter le débordement. Un *raa veriyaa* expérimenté peut grimper à plus de 20 arbres par jour et collecter jusqu'à 4 litres de sève par arbre. La sève de palmier est une source importante de revenus pour les communautés insulaires des Maldives. Elle est également utilisée pour préparer du sucre de palme, du vinaigre et d'autres produits alimentaires qui sont vendus sur les marchés locaux. Le *raa* est une boisson traditionnelle consommée lors des célébrations et des événements spéciaux, jouant un rôle important dans la culture et les traditions des Maldives. La durabilité de cette pratique est un défi important, car la surexploitation des cocotiers peut entraîner une diminution de la production de sève et nuire à la santé des arbres. Des pratiques de gestion durable, telles que la rotation des arbres et l'utilisation de méthodes d'extraction respectueuses de l'environnement, sont essentielles pour assurer la pérennité de cette tradition.
Préparation du riz (traditionnellement cultivé localement) : un aliment de base
Le riz est un aliment de base de l'alimentation maldivienne, consommé quotidiennement avec du poisson, des currys et d'autres plats d'accompagnement. Traditionnellement, le riz était cultivé localement sur certaines îles des Maldives, en particulier dans les zones humides et marécageuses. La riziculture locale a décliné au fil des ans en raison de la disponibilité croissante de riz importé et des changements dans les pratiques agricoles. Cependant, certaines communautés insulaires continuent de cultiver du riz localement, en utilisant des méthodes traditionnelles transmises de génération en génération. Les méthodes ancestrales de préparation du riz impliquent le lavage minutieux des grains de riz, le trempage dans de l'eau fraîche et la cuisson lente dans des pots en terre cuite.
- Lavage soigneux du riz pour éliminer l'excès d'amidon et les impuretés.
- Trempage du riz dans de l'eau froide pendant au moins 30 minutes pour améliorer sa texture et sa digestibilité.
- Cuisson lente du riz dans des pots en terre cuite sur un feu doux, en utilisant un rapport eau-riz approprié pour obtenir une texture moelleuse et aérée.
L'importance du riz dans l'alimentation quotidienne des Maldiviens est indéniable. Il est consommé avec du poisson grillé, des currys épicés et d'autres plats savoureux. La préparation du riz est une tâche quotidienne qui incombe généralement aux femmes. Elles sont expertes dans l'art de préparer le riz à la perfection, en utilisant des techniques et des proportions spécifiques transmises par leurs ancêtres. Les techniques de cuisson varient en fonction du type de riz utilisé et des préférences personnelles. Le riz est souvent cuit avec du lait de coco pour lui donner une saveur plus riche et crémeuse. Les plats de riz sont un élément essentiel des célébrations et des fêtes traditionnelles, symbolisant l'abondance et la prospérité. Une famille maldivienne moyenne consomme environ 1,5 kg de riz par semaine.
Les techniques ancestrales de cuisson : l'art de maîtriser le feu et les saveurs
Les techniques ancestrales de cuisson aux Maldives sont simples mais efficaces, basées sur l'utilisation de ressources naturelles et d'outils traditionnels. Elles sont le reflet d'une profonde compréhension de la nature et d'une habileté à tirer le meilleur parti des ingrédients locaux. Ces techniques permettent de préserver la saveur des ingrédients, de leur donner un goût unique et de créer des plats savoureux et nutritifs. Parmi les techniques de cuisson les plus importantes, on trouve la cuisson au feu de bois, la cuisson à la vapeur dans des récipients traditionnels et l'utilisation de récipients en terre cuite pour la cuisson lente des plats mijotés.
Cuisson au feu de bois (BBQ, cuisson à l'étouffée) : le goût authentique du feu
La cuisson au feu de bois est une technique de cuisson largement utilisée aux Maldives depuis des siècles. Les fours et les foyers traditionnels sont construits en pierre ou en brique, en utilisant des matériaux locaux. Le bois utilisé pour le feu varie en fonction des ressources disponibles sur chaque île. Le bois de cocotier, en particulier les coques sèches et les feuilles de cocotier, est souvent utilisé car il brûle lentement et produit une chaleur intense et uniforme. La cuisson au feu de bois est utilisée pour une variété de plats, allant du poisson grillé aux currys mijotés, en passant par le pain plat et les légumes rôtis. Le *Mas riha* (curry de poisson), un plat emblématique de la cuisine maldivienne, est traditionnellement cuit sur un feu de bois, ce qui lui confère un goût fumé caractéristique et une saveur incomparable. La cuisson au feu de bois ajoute une dimension de saveur et d'arôme que les méthodes de cuisson modernes ne peuvent pas reproduire.
- Préparer le feu de bois en utilisant du bois sec et du petit bois pour allumer les flammes.
- Placer les aliments sur une grille ou dans un pot en terre cuite directement sur les braises, en fonction du type de plat à cuire.
- Surveiller attentivement la cuisson, en retournant les aliments régulièrement pour assurer une cuisson uniforme.
- Ajouter du bois au feu au besoin pour maintenir une température constante.
- Vérifier la cuisson à l'aide d'une fourchette ou d'un couteau pour s'assurer que les aliments sont cuits à point.
Le type de bois utilisé pour la cuisson influence considérablement la saveur des aliments. Le bois de cocotier donne une saveur douce et légèrement sucrée, tandis que le bois d'autres arbres peut donner une saveur plus forte et plus fumée. Les chefs traditionnels maldiviens possèdent une connaissance approfondie des différentes essences de bois et de leur impact sur les plats. Ils savent choisir le bois approprié pour chaque type de plat, en fonction de la saveur qu'ils souhaitent obtenir. La cuisson au feu de bois est une technique lente et patiente, qui permet aux saveurs de se développer pleinement et de se mélanger de manière harmonieuse. La température du feu est estimée à environ 180-220 degrés Celsius pour la cuisson du poisson, garantissant une cuisson parfaite et une saveur optimale.
Cuisson à la vapeur (utilisation de récipients traditionnels) : une cuisine saine et délicate
La cuisson à la vapeur est une technique de cuisson saine et légère qui est utilisée aux Maldives depuis des générations pour cuire le poisson, les légumes et le riz. Les récipients traditionnels utilisés pour la cuisson à la vapeur sont faits de bambou tressé ou de terre cuite. Les aliments sont placés dans le récipient et cuits à la vapeur au-dessus d'une source d'eau bouillante. La cuisson à la vapeur permet de conserver les nutriments essentiels et la saveur naturelle des aliments, tout en préservant leur texture délicate. Elle est également idéale pour les personnes qui souhaitent réduire leur consommation de matières grasses et privilégier une cuisine plus saine et équilibrée.
Importance des récipients en terre cuite (cuisson lente, etc.) : préserver la tradition
Les récipients en terre cuite jouent un rôle essentiel dans la cuisine maldivienne, en particulier pour la cuisson lente des currys et autres plats mijotés. La terre cuite permet une répartition uniforme de la chaleur, ce qui empêche les aliments de brûler et assure une cuisson homogène. Elle conserve également la saveur des ingrédients et donne aux plats un goût unique et authentique. Les récipients en terre cuite sont fabriqués à la main par des artisans locaux, en utilisant des techniques transmises de génération en génération. Ils sont considérés comme des objets précieux et sont souvent transmis de mère en fille en héritage.
Les avantages de la terre cuite sont nombreux et bien connus. Elle permet une cuisson lente et uniforme, ce qui est idéal pour les plats mijotés qui nécessitent une longue cuisson. Elle conserve la saveur des ingrédients et donne aux plats un goût unique et authentique. La terre cuite est également un matériau naturel et respectueux de l'environnement. Les plats cuits dans des récipients en terre cuite sont souvent considérés comme étant plus savoureux et plus digestes. Le temps de cuisson est souvent doublé par rapport à une casserole moderne, mais le résultat en vaut la peine : un plat riche en saveurs et en arômes.